Les trottinettes électriques en libre-service sont sous le feu des projecteurs. Leur succès incontestable (nous vous parlions ici de Lime et là de Bird ) de ce nouveau service présente de nouvelles contraintes pour les usagers de la route, et surtout des trottoirs. Faute de réglementation claire, les utilisateurs des Lime et autres Bird s’arrangent avec les règles et avec la sécurité. Mais les villes ont décidé de prendre le sujet à bras le corps, faute de décision nationale. Nous vous proposons de faire le point sur la situation.
Trottoir, pas trottoir ?
Le premier point source de débat et l’utilisation ou non des trottoirs. La réglementation n’est pas encore en place sur ce point. Un projet de loi est en cours de discussions, et a de grandes chances d’aboutir. Celui-ci prévoir une utilisation exclusive des routes et des pistes cyclables pour les engins électriques unipersonnels. Même si les infrastructures ne sont pas encore adaptées (doubler une trottinette sur le bord de la chaussée s’annonce comme un moment intense pour les utilisateurs) on peut cependant saluer cette prise de décision rapide de la part du gouvernement.
Mais en attendant que la loi soit en place, Paris n’en peut plus de patienter et a mis en place un arrêté interdisant les trottinettes sur les trottoirs. Les usagers seront donc verbalisés dès cette semaine.
Lutte contre les comportement dangereux
Il y a également un problème majeur depuis le lancement des différents service de trottinette en free-floating dans l’hexagone.
Alors que les usagers de trottinette électriques propriétaires étaient moins nombreux et plus respectueux de la sécurité, l’émergence de trottinettes accessibles pour quelques euros ont permis à tout le monde d’essayer ces nouveaux bolides.
Et les résultats sont souvent alarmants : 3 personnes sur une trottinette, absence de casque, véhicules garés dans des lieux improbables, les incivilités sont légion et font du tort aux utilisateurs de trottinettes responsables.
Les villes, en particulier Paris et Lyon – les plus concernées – ont décidé d’agir. Paris prend le parti de la répression. Amendes, enlèvement des véhicules gênants, contrôle de l’âge des utilisateurs. La ville veut mettre fin au plus vite à ces comportements. Lyon, elle, dit discuter avec le seul prestataire en place (Lime) pour réguler, mais aucune mesure répressive n’a encore été constatée. La ville communique avec le groupe pour organiser des évènements pédagogiques, comme ils l’ont fait à Paris. En effet, Lime a organisé la semaine dernière une distribution de casques en échange de la signature de sa charte “Respect the ride” Près de 1500 casques pliants closca d’une valeur de 150 € ont été distribués.
La question même de la présence des trottinettes sur l’espace public
Mais le sujet le plus préoccupant pour les acteurs de ce tout nouveau marché, c’est la légitimité de leurs véhicules au cœur des villes. Les habitants de Paris ou de Lyon le savent, ces trottinettes sont présentes absolument partout au grand dam des riverains et des autorités municipales qui perdent le contrôle de la chaussée et en profiteraient bien pour prendre un petite taxe. À Toulouse, troisième ville d’installation de Lime, les trottinettes n’ont tenu que quelques jours. Faute d’accord préalable, la ville a demandé le retrait immédiat des trottinettes, ce que la société californienne a fait. Paris a fait le choix de mettre en place des espaces de parking officiels et une redevance par trottinette. Le but étant de limiter le nombre d’acteurs sur le marché. L’offre avait littéralement explosé alors que le Velib’ connaissait quelques déboires et que les parisiens cherchaient un substitut. Il faudra cependant qu’une réglementation nationale voit le jour, ce qui permettra d’obtenir une situation uniforme sur le territoire, et de voir les trottinettes en libre service conquérir des villes plus modestes en taille.
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