Comme nous vous en parlions ici, les vélos en libre-service Indigo weel viennent de s’installer à Lyon et nous avons pu les tester !
Du matériel de qualité
D’aspect général, les vélos Indigo weel ont un look plutôt sympa et soigné avec des jantes colorées et un cadre blanc assez fin. Grace à ce cadre en aluminium, la société indique un poids net de 18 kg, ce qui est une belle prouesse quand on le compare aux 22 kg des Vélo’v. Comme les Vélo’v, ils sont équipés de moyeux à vitesses intégrées Shimano Nexus 3, il n’y a donc aucun dérailleur et seulement 3 vitesses. Ce système utilisé par la plupart des vélos en libre-service a l’avantage de ne pas nécessiter d’entretien fréquent et est très fiable, au prix d’un rendement moins bon pour l’utilisateur. Mais cela reste acceptable pour un usage occasionnel, à moins de devoir grimper la colline de Fourvière… Ils sont également équipés d’un grand panier à l’avant (d’une charge maximum de 5 kg comme le rappelle une grosse pancarte, pas question de monter dessus comme le font certains…), d’éclairages à l’avant et à l’arrière alimentés par une dynamo moyeu, de gardes-boue, de pneus increvables et d’une béquille. Enfin il y a évidemment un gros verrou qui permet de bloquer la roue arrière quand le vélo est stationné. Le coût de fabrication est évidemment assez élevé pour ce genre de vélo : 280€.
Résistance au vandalisme
L’entreprise explique que le système de verrouillage est plus solide que celui utilisé par Gobee.bike dont les rayons de la roue arrière s’arrachaient si quelqu’un tirait sur le vélo. Mais la cible d’ici au troisième trimestre 2018 sera d’installer des roues avec des rayons solides comme sur les vélos du chinois Mobike, réglant définitivement le problème.
Déverrouillage en quelques secondes
Après s’être inscrit sur l’application, vous devez régler une caution (de 5€ seulement pour le moment) et vous avez droit à un bonus de 50 centimes qui vous permet de louer un vélo pour 30 minutes. Lorsque vous êtes à proximité d’un vélo, il vous suffit d’ouvrir l’application et de cliquer sur le bouton “Déverrouiller”. Vous devez ensuite scanner le QR code présent sur le verrou à l’arrière du vélo pour que celui-ci s’ouvre presque immédiatement. Vous pouvez ensuite monter sur le vélo et vous n’avez plus qu’à replier la béquille pour partir où bon vous semble. Le retour du vélo devra se faire dans l’un des nombreux endroits indiqués par l’application, il s’agit généralement de parkings à vélos. Le cas échéant, vous risquez une amende ou une suspension de votre abonnement, surtout si vous le laissez sur une zone interdite (indiquées en rouge sur l’application). La procédure de retour consiste simplement à abaisser manuellement la manette du verrou sur le vélo puis de valider le retour dans l’application.
Quelques bugs ?
Nous n’avons par contre pas pu tester la fonctionnalité “pause café”, censée permettre la mise en pause de la course, qui ne semblait pas apparaître sur l’application. Ceci dit, il faut peut-être un abonnement pour pourvoir utiliser cette fonctionnalité. Par ailleurs, après nos 15 mn de test, nous n’avions plus aucun crédit disponible, mais là encore, il s’agit peut-être d’une simple limitation liée à l’utilisation des 50 centimes de crédits offerts lors de l’inscription. Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant quand nous aurons éclairci ces points…
Une couverture encore limitée
Le nombre de vélos est encore limité et il faut parfois marcher une dizaine de minutes pour en trouver un, mais cela devrait s’améliorer petit à petit. Interrogée par Le Progrès, l’entreprise française indique que les vélos sont ajoutés au nombre de 100 par jour jusqu’à atteindre 1000 vélos en 2 semaines puis éventuellement continuer jusqu’à 1500 vélos. Pour l’instant les zones couvertes se limitent au vieux Lyon, la presqu’île, une partie du quartier de la Croix-Rousse, le 3e et le 6e arrondissement autour de la Part-Dieu et la zone universitaire de la Doua. Les 5e, 7e, 8e et 9e arrondissements ainsi que Villeurbanne ne sont pas encore couverts (sauf de toutes petites zones ou quelques vélos “abandonnés” hors des zones de couverture). C’est un point qui devra être amélioré si la société souhaite pérenniser ce service.
Rentables pour une utilisation ponctuelle
Pour utiliser ces vélos, ils vous en coûtera 0,5€ par 30 minutes d’utilisation, mais si vous atteignez 5€, soit 5 heures, les heures suivantes seront gratuites dans la limite de 24h après le début de la location. Ce tarif est beaucoup plus intéressant que le ticket 1 jour des Vélo’v qui coûte 1,5€ pour 30mn, auquel il faut ajouter 1€ pour la 2e demi-heure puis 2€ pour les demi-heures suivantes ! Cependant le service Indigo weel vous pousse un peu à la consommation, car vous ne pouvez recharger votre compte que de 5€ minimum. À éviter donc si vous n’êtes que de passage et comptez faire peu de trajets. Pour pousser encore un peu plus à la consommation, plus le montant de rechargement est élevé, plus vous avez de courses offertes : 4 courses offertes pour 13€, 10 pour 25€ et 20 pour 50€.
Mais des abonnements plutôt chers
Concernant les abonnements, la comparaison s’inverse et les Vélo’v deviennent beaucoup plus rentables ! Un abonnement annuel coûte 79€ avec Indigo weel, quand il ne coûte que 25€ maximum pour le service de JCDecaux (15€ pour les 14–25 ans ou les bénéficiaires du RSA). Il existe aussi un forfait 6 mois à 59€ et un forfait 1 mois à 15€ pour Indigo weel, chose que ne propose pas Vélo’v.
Un début prometteur
Il s’agit d’une bonne surprise après le retrait des vélos Gobee.bike, qui apportaient déjà l’innovation du vélo libre-service sans station, mais avec du matériel de moins bonne qualité. Si le nombre de vélos Indigo weel continue de croître à un bon rythme et que les actes de vandalisme ne se font pas trop nombreux, ce sera une expérience réussie pour Indigo. La société indique que le seuil de rentabilité sera atteint à partir de 4 courses par vélo par jour, on lui souhaite d’y arriver ! Finalement le principal inconvénient vient du coût qui est plus élevé que celui des Vélo’v pour une utilisation régulière. Est-ce le prix de la liberté de pouvoir poser son vélo (presque) n’importe où sans risquer de tomber sur une station pleine ?